Debra W. Soh

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Debra W. Soh, née le , est une chroniqueuse scientifique canadienne, commentatrice politique et ancienne sexologue[1],[2].

Études[modifier | modifier le code]

Soh est titulaire d'un doctorat en psychologie de l'Université York à Toronto. Sa thèse, qu'elle soutient en 2017, est intitulée « Neuroimagerie fonctionnelle et structurelle de l'hypersexualité paraphilique chez les hommes » (Functional and Structural Neuroimaging of Paraphilic Hypersexuality in Men en anglais). Son jury de thèse comprenait Keith Schneider de l'Université York et James Cantor du Centre de toxicomanie et de santé mentale[3]. Au cours de ses études supérieures, Soh a reçu le Michael Smith Foreign Research Award du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et la bourse de dissertation Provost de York[4]. En 2016, Soh a passé un week-end à documenter le phénomène Fandom furry afin de dissiper les mythes selon lesquels la sous-culture est principalement de nature sexuelle[5].

Pendant ses études à York, elle étudie les paraphilies, qui sont des préférences sexuelles "anormales". Ses recherches indiquent qu'il s'agit de conditions neurologiques plutôt que de comportements appris[6]. Soh souligne que la paraphilie est suffisamment large pour englober les activités consensuelles   - elle réserve le terme de "trouble paraphilique" aux types qui prédisposent à nuire à autrui comme le sadisme ou la pédophilie[7]. Un article de Cosmopolitan, datant de 2016, souligne certaines des conclusions de Soh et leurs implications pour déterminer quels hommes sont susceptibles de commettre un viol[8].

Carrière[modifier | modifier le code]

Soh a écrit des articles pour Quillette, The Globe and Mail, le magazine New York, Playboy, Los Angeles Times et The Wall Street Journal[4]. Elle a commence à héberger le podcast Wrongspeak de Quillette avec Jonathan Kay en mai 2018[1]. Soh se décrit comme une ancienne féministe, aujourd'hui désillusionnée par le terme[9].

Dans un éditorial de 2015, Soh critique la prévalence des transitions entre sexes durant l'enfance, conseillant aux parents et aux médecins d'attendre "jusqu'à ce que les enfants aient atteint la maturité cognitive"[10]. L'essai de Soh, qui faisait référence à des aspects non conformes au genre de sa propre enfance, soutenait qu'« une transition sociale vers son rôle de genre d'origine peut être une expérience émotionnellement difficile ». David A. French a qualifié cela d'« euphémisme »[11]. Les attaques que Soh reçoit ont influencé sa décision de ne pas poursuivre sa carrière dans le milieu universitaire[12]. Soh a également pris position contre les lois interdisant les thérapies de conversion qui incluent à la fois l'orientation sexuelle et l'identité de genre, estimant que ces lois confondent les deux notions et empêchent les conseils thérapeutiques légitimes pour les personnes atteintes de dysphorie de genre[13]. Elle estime que la vision sociétale actuelle de permettre la transition entre les sexes dans l'enfance est principalement basée sur l'homophobie due à des études qui montrent que de nombreux enfants transgenres cesseront et se détransiteront à l'adolescence et au début de l'âge adulte et en sortiront comme homosexuels[14]. Les chercheurs universitaires canadiens Florence Ashley et Alexandre Baril ont contesté l'interprétation de Soh de ces études[15].

Soh s'est opposée à la décision de 2015 de fermer la clinique d'identité sexuelle de Toronto qui était connue pour commencer le traitement après ou pendant la puberté dans la plupart des cas[16],[17]. Une enquête passée avait opposé le médecin en chef de la clinique, Kenneth Zucker à d'autres spécialistes de la dysphorie de genre qui encouragent les transitions sociales dès l'âge de trois ans[18]. Dans ses critiques, Soh souligne à ce sujet que les hormones sont de toute manière proscrites après la puberté selon les directives de l'Endocrine Society[19].

En août 2017, Soh écrit une chronique pour The Globe and Mail et contribue à un article de Quillette défendant la note de l'ingénieur James Damore « Idéologique Chambre Echo de Google »[20], [21]. Elle continue à donner des interviews sur le sujet au cours de l'année suivante[22]. Soh a été associée à l'Intellectual dark web par l'éditeur d'opinion du New York Times Bari Weiss[23].

En avril 2019, Soh soutient une action en justice intentée par un résident de la Nouvelle-Écosse, Lorne Grabher, contre le Registrar of Motor Vehicles. Le procès a été intenté pour rétablir une plaque d'immatriculation portant le nom de famille de Grabher dont la similitude avec l'expression « prenez-la »[24] avait fait l'objet d'une plainte. Soh témoigna que la plaque n'encouragerait aucune personne socialement adaptée à commettre un acte violent et a estimé que le gouvernement "dépassait les bornes"[25],[26].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Wrongspeak Is a Safe Space for Dangerous Ideas », sur The Stranger (consulté le )
  2. Boris Bastide, « Certains activistes féministes et transgenres sapent-ils la science? », sur Slate.fr, (consulté le )
  3. (en-US) « Past Oral Defences | Psychology | Faculty of Graduate Studies | York University » (consulté le )
  4. a et b (en-US) « Sex Researcher Turned Journalist Challenges Sexual Dogmas », sur Psychology Today (consulté le )
  5. (en-CA) Toronto SUN et Share No sex in suits and other facts about Furries Tumblr Pinterest Google Plus Reddit LinkedIn Email, « No sex in suits and other facts about Furries | Toronto Sun », (consulté le )
  6. (en-US) Sarah Rense, « Why It's So Hard to Figure Out How Our Brains Process Sex », sur Esquire, (consulté le )
  7. (en) « A sex expert on the most extreme and damaging fetishes she's come across », sur The Independent, (consulté le )
  8. (en-US) Hannah Smothers, « 5 Warning Signs He'll Be Dangerous in Bed », sur Cosmopolitan, (consulté le )
  9. (da) « USA: Derfor har Debra Soh vendt feminismen ryggen », sur Politiken, (consulté le )
  10. (en) Debra W. Soh, « Why Transgender Kids Should Wait to Transition », sur Pacific Standard (consulté le )
  11. French, « Not every sex researcher thinks young kids should 'transition' », National Review, (consulté le )
  12. (en-US) « Common Sense, Part II: Not Every Sex Researcher Thinks Young Kids Should ‘Transition’ », sur National Review, (consulté le )
  13. (en) Debra Soh, « Why bans on conversion therapy are misguided », newsday,‎ (lire en ligne)
  14. (en) « The Unspoken Homophobia Propelling the Transgender Movement in Children », sur Quillette, (consulté le )
  15. Ashley et Baril, « Why 'rapid onset gender dysphoria' is bad science », The National Post, (consulté le )
  16. Levenson, « Transition des jeunes trans*, quand science et militants divergent », Slate, (consulté le )
  17. Heyer, « Politicians' response to transgenders is likely to increase suicides », The Federalist, (consulté le )
  18. Reynolds, « Closing of CAMH clinic fans controversy over gender-questioning children », The Toronto Star, (consulté le )
  19. Turban, « No, it isn’t ‘undermining science’ to say gender identity is influenced by culture », The LA Times, (consulté le )
  20. (en) Debra Soh, « No, the Google manifesto isn’t sexist or anti-diversity. It’s science », The Globe and mail,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. Jussim, Schmitt, Miller et Soh, « The Google Memo: Four Scientists Respond » [archive du ], Quillette, (consulté le )
  22. Marcus, « YouTube bans 'dangerous' ad for video critiquing transgenderism », The Federalist, (consulté le )
  23. (en-US) Bari Weiss et Damon Winter, « Opinion | Meet the Renegades of the Intellectual Dark Web », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  24. « Grab her », en anglais, signifie « prenez-la, attrapez-la », avec une forte connotation sexuelle
  25. « 'Grabher' license plate not dangerous, former sex researcher tells N.S. court », The Canadian Press, (consulté le )
  26. MacDonald, « Personalized ‘Grabher’ licence plate won’t incite sexual violence, former researcher tells Nova Scotia Supreme Court », The Globe and Mail, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]